En mai 1940, à Petite-Chapelle,
dans l'entité de Couvin, un enfant errait dans les bois d'épineux.
Seul et désespéré de ne trouver personne pour l'aider. La
vie en ce temps-là était rude, Hitler avait réquisitionné Bruly,
afin d'y installer son quartier général.
Le gamin avait échappé aux mains de
l'occupant en se cachant dans un véhicule quittant en toute hâte le
village. Son teint était pâle, son corps mal nourri donnait
l'impression d'une marionnette dont le marionnettiste avait
volontairement coupé les fils. Le gamin est le fils de Jean, le
forgeron, il a quitté le village lorsque les allemands faisaient la
chasse aux personnes différentes, celles que l'on appellent les
handicapés mentaux.
Des heures durant il va airé de-ci,
de-là, pour choir au creux d'un arbre creusé suite à un obus tombé
la veille. Le soleil va le réchauffer mais la faim le tenaille.
Soudain, un oiseau apparaît face à lui. C'est un albatros!!! Cet
oiseau lui ressemble, il est souvent un peu gauche, il est maladroit,
il a l'air honteux. Dans son bec, un quignon de pain volé aux
allemands, il le donne à l'enfant.
Le gamin de ses dernières forces
accepte le présent, ce cadeau du ciel. Il mange. Durant trois jours,
le grand volatile va venir nourrir l'enfant, le réchauffant la nuit.
Au matin du quatrième jours,
l'enfant se lève, l'oiseau s'envole laissant derrière lui son
protégé.
Le forgeron retrouvera son fils au
levé du cinquième jours, une plume dans la main. Le père et le
fils quitteront la forêt pour rejoindre un cabanon de fortune. Ils
passeront là le temps d'un guerre, celle des hommes dit normaux...
La plume découverte par le père
est précieusement conservée. La guerre finie, ils rentreront chez
eux accueilli par les habitants, qui avaient perdu tout espoir de les
retrouvés vivants. La plume, identifié par le curé du village
comme celle d'un albatros, fut mise sous verre.
Un jour, le curé en se baladant
trouva un oiseau de grande taille échoué près d'un arbre à
Petite-Chapelle, non loin de Bruly. C'était un Albatros!!!. On fit
très vite le lien avec celle retrouvée au près de l'enfant.
C'était bien lui, le sauveur!!!. On fit à l'emplacement où gisait
son corps une statue d'un Albatros.
Dans les années septante, un homme
et une femme décident de créer un centre pour handicapées
mentaux... Ils se dirigent vers Arlon, font un détour via
Petite-Chapelle voulant saluer une tante. Pour une raison inconnue
leur véhicule tombe pile en panne face à la statue de l'Albatros!!!
Après avoir lu de nombreux livres
sur ce superbe oiseau incompris , le couple décide de bâtir leur
institut pour personnes handicapées en ce lieu...
Aujourd'hui, l'institut a grandit,
est reconnu. La vie y est belle pour ses résidents venus d'horizons
différents à l'image de ce bel oiseau qui écume les mers et les
océans...
Ce texte est une fiction, inspirée par le hasard du lieu de construction de l'institut, l'Albatros...
D. Simoens